Notre parole

 

Articles/ Infections & hygiène

 

Infections virales, bactériennes, mycotiques, parasitaires, prévention de ces infections, des textes de/choisis par Le monde est ailleurs.

 

 

 

Archives LMEA/Collection Chicoine Royer Adénite, Qc 1958

 

 

SANTÉ DENTAIRE

Le rôle préventif du fluor

2015

 

Par Dre Élisabeth Rousseau, Pédiatre, CHU Sainte-Justine- Le monde est ailleurs 2015

Adapté de La Fontanelle avec l’autorisation de l’auteure

Le monde est ailleurs 2015

 

Les caries dentaires représentent une des problématiques les plus fréquemment rencontrées dans l’enfance.  Aux États-Unis, 37 % des 2 à 8 ans ont des caries sur les dents temporaires et 60% des adolescents ont au minimum une carie. Parmi les moyens de prévenir cette carie dentaire, il y a le fluor, bien entendu.

 

Le maire Drapeau ne voulait pas de fluor dans son eau montréalaise à boire. Nous sommes cinquante ans plus tard : qu’est-il arrivé du fluor pour les dents de nos enfants? On en donne ou on en donne pas?

 

Les effets du fluor sur la santé dentaire sont triples. 

 

Les cristaux de fluoroapatites sont résistants au pH acide. Conséquence : ils ne sont pas dissous et s’incorporent à l’émail dentaire, inhibant ainsi la déminéralisation de l’émail (1), favorisant également sa reminéralisation (2) et pour finir, stabilisant le pH salivaire à des valeurs physiologiques (3). 

 

La synergie de ces 3 fonctions explique le rôle préventif et curatif du fluor sur la carie. 

 

Quoique le fluor se retrouve à l’état naturel partout dans le monde, il lui faut une valeur seuil pour être efficace (>0.3 ppm) et non toxique (< 1 ppm).  En donner donc, mais pas trop.

 

La fluoration de l’eau

La majorité des villes aux États-Unis ont comme prévention de base, des eaux fluorées, mesure jugée efficace et sécuritaire par les autorités sanitaires. Par contre la tendance mondiale, Québec y compris, c’est de ne plus additionner de fluor à l’eau potable.

 

Non seulement c’est une mesure coûteuse pour les municipalités, mais, à doses cumulatives, le fluor peut être toxique pour l’environnement et pour les individus : de nombreux cas décrits de jeunes enfants atteints de fluorose avec taches opaques et stries dentaires.

 

On a aussi imputé au fluor sans preuves formelles des risques d’ostéosarcome, d’hypothyroïdie et même de TDAH !

 

Les suppléments fluorés : gouttes, comprimés, pastilles

 

Sur les dents primaires, l’effet des suppléments fluorés n’est pas clair.

 

Sur les dents permanentes, l’effet des suppléments n’étant pas supérieur au fluor topique, cette approche préventive longtemps recommandée a été délaissée. 

 

Le fluor topique : dentifrice, gomme à mâcher, rince-bouche, application dentaire

L’Association Dentaire canadienne approuve leur utilisation. Je la cite : 

 

« Un dentifrice fluoré devrait être utilisé 2 fois par jour pour le brossage des dents. Il a été démontré que de commencer à se brosser les dents tôt durant l’enfance est associé à une diminution de la colonisation par les bactéries, principalement responsables de la carie dentaire. 

 

Cependant, comme les jeunes enfants ont tendance à avaler le dentifrice lorsqu’ils se brossent les dents, chez les enfants de zéro à trois ans, le brossage des dents et des gencives devrait être fait par un adulte. Il a été établi que l’utilisation d’une faible quantité de dentifrice fluoré (voir illustration fig. de gauche) permet d’atteindre un équilibre entre les bienfaits du fluor et le risque de fluorose. 

 

Les enfants de trois à six ans devraient se brosser les dents avec l’aide d’un adulte et n’utiliser qu’une faible quantité de dentifrice fluoré. Les enfants doivent être aidés ou surveillés lorsqu’ils se brossent les dents, et ce, jusqu’à ce qu’ils développent les aptitudes manuelles adéquates ».

 

Pour leur part, les rince-bouches fluorés sont contre-indiqués en bas de l’âge de 6 ans. Après cet âge, ils peuvent être utiles chez les enfants. 

 

Le Xylitol, comme substitut du sucre dans les dentifrices et les rince-bouches et surtout la gomme à mâcher, stimulent la sécrétion de salive, donc aussi ses mécanismes de défense (bicarbonate, enzymes, tels que peroxydase, amylase). Le Xylitol étant non-fermentescible, non-acidogène, non-cariogène, a des effets bénéfiques indirects en limitant la croissance de la flore bactérienne buccale. Il diminue ainsi  la plaque dentaire.

 

Les vernis appliqués par le dentiste lors de soins d’orthodontie peuvent être utiles, de même que les gels ou les scellants. 

 

Derniers conseils pratiques

Puisque les enfants adorent imiter (et les imiter), les adultes se brosseront les dents devant eux.

 

Il ne faut pas partager les brosses à dents : chaque personne, enfant comme adulte, doit avoir la sienne, que l’on changera aux 3-4 mois.

 

Une brosse à dents coûte bien moins cher que des soins dentaires !

 

 

INFECTIONS COURANTES EN PÉDIATRIE

Bronchiolite : un grand classique des maladies hivernales

2014

 

Par Jean Turgeon, Pédiatre et professeur de pédiatrie

CHU Ste-Justine, Montréal, Québec, Canada

Avec Le monde est ailleurs

Adapté de Services-vie, 2007

Dernière révision : 21 janvier 2014

 

La bronchiolite est très répandue en pédiatrie et fait partie intégrante du b.a.-ba du travail hivernal du médecin. De fait, l’infection atteint particulièrement les enfants de moins de deux ans et constitue une raison d’hospitalisation très fréquente chez les nourrissons de moins de 6 mois.

 

La bronchiolite est une maladie respiratoire aiguë occasionnée par différents virus dont le virus respiratoire syncytial (VRS), généralement prévalent de novembre à avril, et qui est décidément la cause la plus fréquente de la maladie.

 

Le VRS entraine une obstruction du nez et de l’ensemble des voies respiratoires, particulièrement des voies aériennes appelées  bronchioles , ces petites ramifications périphériques des bronches. À mesure que s’installe l’infection et l’obstruction, l’air aspiré dans les bronches est moins bien délivré aux alvéoles pulmonaires, là où doivent s’effectuer les échanges d’oxygène et de dioxyde de carbone (CO2) avec le sang, ce qui permet normalement au corps d’être bien oxygéné. Cette congestion du réseau pulmonaire rend la respiration du nourrisson de plus en plus difficile. Son petit corps peine à inspirer l’oxygène et à expirer le CO2.  En conséquence, il a plus de difficulté à boire au sein ou au biberon.

 

Ça creuse quand il respire…

La maladie débute généralement comme un banal rhume : congestion du nez, suivi d’un écoulement nasal et d’une toux légère.  La fièvre, souvent présente, est généralement inférieure à 39° C (par voie rectale). Prémisses tranquilles, jusqu’à ce que s’installe une difficulté respiratoire progressive et inhabituelle qui atteint généralement son paroxysme 48 heures plus tard.

 

«Un rhume de plus ! », constatent les parents. Mais n’est-ce vraiment qu’un rhume ? Certains nourrissons auront alors une telle détresse respiratoire qu’ils auront besoin de mesures de supports extrêmes, comme de  l’oxygène et une assistance respiratoire par ventilation artificielle.  Heureusement, les enfants qui atteindront ce stade avancé de la maladie sont en minorité.

 

Chez les nourrissons, en particulier chez ceux âgés de moins de deux mois, c’est l’obstruction nasale massive qui pose le plus gros problème : à cet âge, l’enfant n’a pas encore acquis le réflexe naturel de respirer par la bouche lorsque son nez est très obstrué. Invariablement, il aura alors du mal à s’alimenter, il s’étouffera parfois, et fera des pauses respiratoires (de petites pannes de respiration).

 

À mesure que la congestion s’installe dans toutes les voies respiratoires, la respiration est de plus en plus difficile. Si on observe de près un enfant avec une bronchiolite, on remarquera d’abord que sa respiration est plus rapide.  La cage thoracique d’un nourrisson étant très souple, on verra du tirage sous forme de rétraction exagérée de son thorax à l’inspiration (« ça creuse ») et même entre les côtes.  Si l’essoufflement s’aggrave, on verra battre les narines et apparaître un tirage au-dessus des clavicules.  En plus de la toux, généralement creuse et grasse, on entend parfois des bruits de soufflet à l’expiration : on les appelle « wheezing ». Les nourrissons alors sont bien inconfortables. Ils pleurent beaucoup. Les parents les sentent « malheureux ». Et ils le sont aussi.

 

Incubation et contagiosité du VRS

La période d’incubation du principal virus de la bronchiolite, notre fameux VRS, est en moyenne de 5 jours (de 2 à 8 jours) et sa contagiosité peut débuter 24 à 48 heures avant le début des symptômes, pour s’estomper de 5 à 10 jours plus tard.  On estime qu’à l’âge de deux ans, pratiquement tous les enfants auront été en contact avec le virus, ce qui ne veut pas dire qu’ils auront tous fait une bronchiolite.  C’est comme à la loterie.

 

En fait, tandis que plusieurs enfants ne développeront qu’un rhume banal en présence du VRS, environ 40% des enfants infectés auront une atteinte des voies respiratoires inférieures. De ceux-là, environ 10% nécessiteront une observation en milieu hospitalier et une minorité d’entre eux, des soins intensifs. 

 

Le VRS est hautement contagieux : il se transmet par les gouttelettes respiratoires et par contact direct avec des sécrétions infectées. Sur du papier ou du tissu, le virus peut survivre pendant 45 minutes.  Sur le comptoir, il peut survivre pendant six heures.  On n’insistera donc jamais assez sur la propreté : il faut laver souvent les jouets que les enfants partagent  et aussi laver les petites mains de nos petits malades : c’est de loin la meilleure façon d’éviter la transmission. 

 

Bronchiolite ou asthme ?

Malheureusement l’infection à VRS procure très peu d’immunité de sorte que les enfants peuvent faire plusieurs bronchiolites durant la même saison.  Celles-ci s’estompent généralement dans la deuxième année de vie.  C’est donc dire que la bronchiolite présente beaucoup de similitudes cliniques avec l’asthme. Tiens, tiens…

 

Certains médecins vont jusqu’à penser que la bronchiolite peut être la première manifestation d’asthme ou qu’à l’inverse elle peut en soi prédisposer à un devenir asthmatique.  Quel que soit le lien de causalité (œuf ou poule / poule ou œuf), on sait qu’au moins 50 % des enfants ayant souffert de bronchiolite présenteront des bronchospasmes récurrents (« crises d’asthme ») durant la période préscolaire. Assez pour s’inquiéter d’une possibilité d’asthme quand le médecin annonce à des parents que leur nourrisson fait une bronchiolite…

 

Facteurs de risque

Plusieurs facteurs de risque influencent la venue d’une bronchiolite.  Dans les premiers mois de vie, les garçons sont plus vulnérables que les filles.  Curieux, mais l’infection est également plus fréquente chez les enfants nés entre les mois d’avril et de septembre, peut-être parce que l’hiver les frappe à l’âge crucial de 6 mois.

 

La fréquentation d’une garderie, les contacts familiaux avec des enfants plus âgés, le tabagisme passif sont également des facteurs de risque.  En revanche,  jusqu’à l’âge de 4 mois, l’allaitement exclusif confère une certain protection.  La maladie sévit de façon plus importante chez les enfants prématurés ou de petit poids de naissance, chez les nourrissons de moins de trois mois, de même que chez certains enfants souffrant déjà d’un problème cardiaque, pulmonaire (exemple : fibrose kystique), neurologique ou immunologique.

 

Soigner l’enfant

La plupart des bronchiolites ne nécessitent aucune attention médicale particulière.  L’enfant ne semble souffrir que d’un gros rhume et le traitement sera alors dirigé vers des mesures de confort : aspirer le nez de l’enfant, le faire boire plus souvent et en plus petites quantités, et évidemment, le dorloter. 

 

J’insiste : il est très important de bien dégager le nez d’un enfant qui présente un rhume. L’infection au VRS n’y échappe pas d’autant plus qu’elle ne se présente souvent que par un rhume. La façon la plus efficace de nettoyer le nez est  d’utiliser fréquemment une poire à aspirer,avec du salin physiologique (exemples : Salinex®, Rhinaris®, Hydrasense®) ou fabriquer maison en mélangeant une cuillère à thé de sel dans un litre d’eau préalablement bouillie.  Plus efficace encore devant un nez bouché, un mouche-bébé, également disponible en pharmacie, Ce nettoyage fréquent permettra un déblocage des voies nasales chez les très jeunes nourrissons pour qui le dégagement du nez est essentiel pour pouvoir s’alimenter.  Chez d’autres, cette petite toilette nasale rendra les sécrétions nasales plus fluides et plus faciles à libérer. 

 

La stagnation des sécrétions favorise également les complications telles que les otites et les sinusites, de sorte que l’usage fréquent de salin physiologique peut être fort utile comme mesure préventive. 

L’hydratation est également très importante et devra être maintenue par des  boires plus petits et plus fréquents. L’enfant qui fait de la fièvre ou qui semble souffrant ou irritable peut recevoir de l’acétaminophène (Tempra®, Tylenol®) pour alléger les symptômes. 

 

Environnement domestique et température ambiante

L’environnement domestique est aussi d’une importance capitale pour favoriser la guérison d’une bronchiolite.  Il faut éliminer les irritants respiratoires comme la poussière, la fumée de cigarette ou de poêle. La chaleur sèche induite par le chauffage est également nocive pour les voies respiratoires. La croyance que c’est en prenant froid qu’on attrape le rhume incite souvent les parents à surchauffer leur maison. Erreur : mieux vaut garder l’environnement frais et humide (température suggérée de 19-20°C, humidité 40-50%) et habiller davantage nos tout-petits que de les soumettre à un environnement surchauffé qui assèche leurs muqueuses. 

 

Quand s’inquiéter?

Par ailleurs, tout enfant qui présente une détérioration rapide de son état général, en particulier s’il est âgé de moins de 6 mois, doit être immédiatement pris en charge par un médecin.  C’est le cas s’il fait une forte fièvre, s’il a l’air à bout de souffle, s’il ne réussit plus à s’alimenter, s’il est très irritable ou au contraire très somnolent, s’il tousse continuellement ou in extremis, s’il commence à avoir les lèvres ou les extrémités décolorées,

 

Comme on l’a dit, un certain nombre de tout-petits auront besoin d’être hospitalisés pour recevoir de l’oxygène, une hydratation intraveineuse ou des aspirations nasales fréquentes. Comme les symptômes s’apparent à l’asthme, il y a une tendance à vouloir prescrire des médicaments anti-asthmatiques comme support thérapeutique.  Les seuls qui offrent cependant des bénéfices potentiels sont les bronchodilatateurs (Ventolin®) et ne peuvent être utilisés que sous ordonnance médicale.  En moyenne, les enfants seront hospitalisés pendant trois jours.  La guérison complète d’une bronchiolite peut par ailleurs prendre de 10 à 14 jours. C’est toute une tranche de vie quand on n’a que six mois ! 

 

INFECTIONS COURANTES EN PÉDIATRIE

Rhume: la « crève » et l’enfant

2009


Par Jean-François Chicoine, pédiatre

Professeur adjoint de pédiatrie

CHU Sainte-Justine
Extrait adapté de: « Aux petits soins », TVA, 2008

Éditeur: Le monde est ailleurs, Qc., Canada

Derniére révision : 25 juillet 2009



On dit le rhume. Les Français disent : « j’ai la crève ». On pourrait dire LES rhumes, car des centaines de virus plus ou moins cousins causent les crèves. Ils portent différents noms : rhinovirus, coronavirus, adénovirus, etc. Mais partagent tous un seul et même un secret de famille éprouvé : comment bloquer nos nez et spécialement ceux de nos enfants. Voyons voir…

 

D’ordinaire, les rhumes passent en quelques jours sans laisser de séquelles, sinon bien des désagréments et quelques complications, notamment chez les plus jeunes. Le nez bien obstrué d’un tout-petit peut effectivement s’accompagner de difficultés respiratoires, de vomissements, de toux, etc., voire d’otites moyennes et de sinusites chez les plus grands.


La contagion ordinaire

L’immunité contre un rhume ne protège pas d’office contre un autre. C’est pourquoi une infection succède inlassablement à l’autre, d’autant plus en petite enfance où les petits fabriquent leur porte-folio d’anticorps pour se défendre dans la vie.


Avec l’éternel retour de l’hiver surtout, la trollée de virus en profite. Les éternuements et la transmission de gouttelettes ne sont pas les seules sources de contamination. Quand on pense qu’une poignée de main, d’apparence si salutaire, est une manne potentielle de microbes, on se compte relativement chanceux d’en être quitte que pour un peu de morve au nez.


Le fait d’être rudement cordés les uns sur les autres, de partager les mêmes lieux communs, les mêmes objets, le même air ambiant, sec et insuffisamment recyclé, favorise grandement la transmission des infections. L’hygiène douteuse au quotidien, les petites mains un peu sales, l’urine et les selles des couches, les éternuements en face à face, le partage des jouets et de la salive sont autant de facteurs à considérer pour expliquer la contagion.  


Rhumes, gros rhumes, mais encore?

Tous les nez encombrés ne sont pas imputables à des rhumes. D’autres conditions médicales peuvent effectivement causer ou accompagner une congestion nasale.


Une infection de gorge à streptocoque, surtout chez les bébés, peut se présenter par un écoulement nasal à la traine et étonnamment, par une absence de signes inquiétants à la gorge.


Une grippe, ou influenza — l’infection virale qui rend tellement plus malade que le rhume — va donner lieu à une inflammation de toutes les voies respiratoires, du nez jusqu’aux fins fonds des poumons; elle va s’accompagner d’une fièvre élevée, d’une sensation de malaise généralisé, de douleurs musculaires et peut se compliquer d’une pneumonie. Avec un rhume, un enfant ne manque généralement pas l’école, mais avec une grippe, il en a pour au moins une semaine à la maison.


Des allergies, des polypes dans le nez, l’exposition à la fumée de cigarette des parents peuvent expliquer des rhumes à répétition ou une congestion nasale qui n’en finit plus de perdurer. Au besoin, vous voyez avec le médecin de famille ou le pédiatre.


Un rhume peut en cacher un autre

Règle générale on peut retenir qu’un petit enfant va faire environ 6-7 rhumes par année, mais facilement un rhume par mois s’il fréquente une garderie ou la maternelle.


C’est beaucoup : normal donc qu’il soit encombré une bonne dizaine de jours par mois! Il ne faudrait donc pas s’en surprendre ou s’en inquiéter outre-mesure.


L’enfant fait de la fièvre, ou pas, conserve son appétit, ou non, dort moins bien, ou encore un peu plus, ça va dépendre : de lui, de son âge, de son état de santé et du virus en cause.


La difficulté à respirer des bébés

En réponse à l’agression virale, toute une cascade de réactions s’enchaine. Les vaisseaux sanguins du nez se dilatent pour ouvrir la voie aux défenses du corps. L’enflure et le la production de mucus bloquent l’intérieur des narines. Conséquence : la quantité d’air qui passe par le nez lors de la respiration est diminuée.


Pour un nourrisson de moins de 4-6 mois, la situation, somme toute banale, est CATASTROPHIQUE. Il faut savoir que les bébés ne savent pas encore respirer par la bouche avant cet âge là.


Ainsi, quand leur nez s’encombre, ils risquent d’avoir bien du mal à respirer. Ils prennent mal le sein, boivent à peine une demi-once au biberon et ont vite le front et la tête couverts de sueur tellement ils sont fatigués après le boire. Irrités, agités plus qu’à leur habitude, ils pleurent à s’époumoner pour nous faire savoir qu’ils ne sont absolument pas rassasiés.


Solution saline et poire nasale

Après avoir inondé le nez de bébé avec une solution saline, le parent est invité à extraire les sécrétions du nez de l’enfant avec une poire nasale. Les solutions salines sont disponibles sans prescription sur les comptoirs des pharmacies. Elles peuvent également se fabriquer maison. Voici la recette : une demi-cuillerée à thé de sel dans une tasse d’eau (240 ml). Vous renouvelez la potion aux 2 jours.

 

Dans le doute au sujet de la technique de désencombrement, il ne faut jamais s’abstenir de demander conseil à une infirmière de pédiatrie ou du  CLSC. L’eau salée, la poire nasale et hop! — ça l’air facile comme ça —, mais ça prend une bonne poigne… et de l’assurance parentale : faut tenir la tête du bébé, inonder les narines, extraire le mucus et tout cela, en l’entendant hurler à mort. Un bébé enrhumé est un bébé encore en forme, alors il se débat et c’est normal. On ferait pareil.


Tout en aspirant ses sécrétions nasales, on explique au bébé qu’on n’est pas là pour lui faire mal et flanquer inutilement son désarroi d’une inconvenante torture. L’enfant ne comprendra pas le sens des mots des adultes, mais se réconfortera avec le ton rassurant de la voix de son papa ou de sa maman. Le système perceptuel et la mémoire d’un nourrisson sont en parfait état de marcher; le bébé sent merveilleusement bien ce qu’il n’a pas à comprendre.


Apprendre à se moucher

Les enfants plus grands souffrent aussi des symptômes du rhume, surtout au coucher ou en fin d’après-midi quand ils ont la morve au nez, pas vraiment le gout de jouer, un peu de fièvre et de la toux. Certains virus leur donnent aussi des yeux rouges qui piquent, les gênent et les amènent à pleurnicher.


Enfant, des la deuxième année de vie, faut enfin pouvoir s’instruire à se moucher. À l’évidence, ce n’est pas si facile que les apparences le démontrent : appuyer sur une narine, et pas sur les deux à la fois, puis inspirer fort, enfin pousser l’air par le nez… et dans l’ordre. Il faut que l’enfant se pratique avec un adulte de confiance. Nombreux sont ceux qui vont préférer renifler ad nauseam et avaler tout le bataclan.


Hydratation et petits soins

Hydrater l’enfant est essentiel. Ce n’est pas bien grave s’il ne veut rien manger. Le temps qu’il s’en sorte, l’enfant aura retrouvé un peu de son appétit.


Des suppléments de vitamine C, de zinc, de l’échinacée, etc., toutes ces herbes, potions et remèdes sont superflus.


On laisse l’enfant se reposer un peu plus qu’à son habitude et on s’enquiert de ce qui lui ferait le plus plaisir.


Au besoin, on contrôle aussi ses excès de fièvre, pour le rendre plus confortable. Pour ce faire, on utilise aux quatre, six ou aux huit heures de l’acétaminophène ou de l’ibuprofène.


Pas de sirop contre la toux

J’ai 25 ans de carrière derrière moi. Ni mes confrères, ni moi, ni les associations pédiatriques ne prescrivons de sirop contre la toux. Les seuls pédiatres qui en prescrivent sont les comédiens doublés en français qui jouent le rôle de médecins dans les pubs télés de sirops contre la toux.


D’abord, la toux est utile à l’enfant. En présence d’un rhume, la toux est un mécanisme réflexe de défense de l’organisme. Elle permet de chasser les sécrétions qui engorgent les bronches. Autrement, le mucus y resterait et s’en suivrait une congestion conduisant à des pertes de volume pulmonaire, ainsi qu’à des pneumonies. La toux peut également cacher d’autres diagnostics associés au rhume, une crise d’asthme par exemple.


Ensuite, les sirops antitussifs et expectorants disponibles en vente libre et qui contiennent de la codéine ne sont absolument pas efficaces aux doses recommandées par les fabricants. Absolument inutile, je vous le certifie. En plus, ils contiennent toujours au moins 2 autres ingrédients avec des effets indésirables possibles.


La codéine, à dose efficace contre la toux, peut causer une dépression respiratoire et de la constipation. On ne devrait l’utiliser, sous prescription médicale, uniquement dans des circonstances exceptionnelles. Rien à voir avec sa malheureuse disponibilité en vente libre.


Des décongestifs pour les plus grands?

Il en va autrement pour les décongestifs. Au besoin, on peut effectivement soulager la congestion respiratoire de l’enfant, sa difficulté à s’endormir ou son manque d’appétit, par des médicaments décongestifs. Ces molécules peuvent réprimer la réaction inflammatoire nasale en provoquant une vasoconstriction. L’effet recherché diminue l’enflure et facilite le passage de l’air dans les voies respiratoires.  


Des réactions secondaires aux produits décongestifs ont été rapportées chez des adultes qui souffraient d’hypertension, d’arythmie, de glaucome ou de troubles du sommeil. Il faut dire que l’effet stimulant de ces médicaments dépasse largement les vaisseaux du nez. Des sportifs les ont régulièrement utilisés pour améliorer leurs performances. Enfin, pendant longtemps, des chimistes de fortune en ont dérivé des drogues de rue.


Plusieurs présentations existent. Les décongestionnants se retrouvent aussi au nombre des ingrédients de boissons réconfortantes aux saveurs de bouillon de poulet ou de tisane aux fruits… d’où le danger d’en gober à outrance. Des décès ont été récemment rapportés avec l’utilisation abusive de décongestifs chez des moins de 2-3 ans. Les médias en ont beaucoup parlé.


Mais pour les enfants plus grands, pas avant l’âge de trois à cinq ans donc, selon les circonstances, lles décongestifs faits de phényléphrine et de xylométazoline et disponibles en vaporisateur ou en solution nasale peuvent s’avérer une sacrée bonne solution. En agissant directement où est le besoin, ils sont plus sécuritaires, moins excitants et surtout, beaucoup plus efficaces qu’en sirop, notamment pour permettre l’endormissement et diminuer le nombre de réveils nocturnes.


Attention : on les utilise pour un court laps de temps seulement. Consommés sur une période trop prolongée, les drogues décongestives risquent d’amplifier la réaction inflammatoire du nez et d’instaurer un cercle vicieux d’action-réaction.


Prévenir la contagion

Pour éviter que l’enfant enrhumé ne refile son virus à d’autres, on peut lui apprendre à dans le pli du coude au lieu de le faire dans la paume de ses mains. La prochaine fois qu’il fera une ronde avec d’autres enfants ou qu’il saluera poliment un adulte, il risquera ainsi de mieux garder son rhume pour lui.


Grand ou petit, en période de rhume, tout le monde redouble également de vigilance sur la pratique du lavage de main. En sortie à l’extérieur ou en voiture, l’utilisation d’une solution alcoolisée en gel ou imbibée dans une lingette peut aussi s’avérer utile.

 

Les beaux lendemains

Le plus important pour le développement d’un enfant, c’est de jouer. À force de multiplier les rhumes, les périodes de jeux se rétrécissent comme une peau de chagrin. Dix jours par mois de congestion, c’est 120 jours de moins par année à jouer. Le peu qu’il y a à faire pour contrer la propension du bébé de l’homme à s’enrhumer, il faut donc le faire.


Il est banal le rhume, mais, comme le jeu, il est sérieux.



SOURCES



MMWR Infants Deaths Associated with Cough and Cold Medications--- Two States, 2005. CDC-MMWR Weekly 2007; 56 (1) : 1-4 (Jan. 12,)

Collectif, Dictionnaire de thérapeutique Weber, Gaëtan Morin éditeur, 2e édition, Québec, 2007.


Mes remerciements au Dr Pierre Gaudreault, pédiatre toxicologue, au Dr Philippe Ovetchkine, pédiatre infectiologue et à Mme Diane Lamarre, pharmacienne.

 

 

INFECTIONS COURANTES EN PÉDIATRIE

Varicelle: de l’eau, du savon et des picots

2008

 

Par Valérie Lamarre, pédiatre infectiologue

CHU Sainte-Justine, Montréal, Québec, Canada

Avec Le monde est ailleurs

Extrait de : www.servicevie.com

Dernière révision : 4 février 2008

 

 

 

Archives LMEA: Microbe de varicelle, Qc 1990

 

 

Le manque de connaissances scientifiques réelles concernant l’aspect dermatologique de la varicelle est déroutant pour le parent qui doit soigner son enfant.  Pour le guider, la médecine doit surtout faire preuve de bon sens.

 

La varicelle est une maladie virale extrêmement contagieuse qui se manifeste par de petites bulles, dites vésicules, qui apparaissent d’abord au niveau du cuir chevelu, du visage et du tronc, avant de se généraliser aux extrémités. Les vésicules évoluent en poussées successives à tous les 2 jours et éventuellement deviennent des croûtes qui finissent par tomber. Les lésions, de quelques-unes à plusieurs centaines, guérissent pour la plupart sans laisser de cicatrices,

 

La complication la plus importante de la varicelle provient du dommage qu’elle peut causer à la peau. C’est que les bactéries aiment bien profiter de nombreuses ouvertures inhabituelles qu’elles y trouvent pour se faufiler et causer des problèmes. C’est ce que nous appelons « les surinfections bactériennes ». Voici comment les éviter :

 

Tout le monde sait qu’une blessure doit être lavée avec de l’eau et du savon pour ne pas qu’elle s’infecte. C’est la même chose pour la varicelle, qui provoque beaucoup de petites blessures un peu partout. La priorité est donc de garder la peau propre. Ainsi, selon l’âge de l’enfant et ses préférences, on recommande des bains ou des douches tièdes deux fois par jour. Ne baignez pas l’enfant dans l’eau trop chaude, 32º C au maximum, puisque la vasodilatation occasionnée par la chaleur augmente les démangeaisons. Optez pour un savonnage doux qui devrait garder votre petit et ses picots bien propres.

 

Certains aiment ajouter, à l’eau du bain, du bicarbonate de soude (la « petite vache ») ou des flocons d’avoine ( Aveeno®). Il y a peu de preuves que ces produits diminuent les démangeaisons causées par la varicelle, mais ces pratiques ne sont absolument pas dangereuses. On peut bien donner raison à grand-maman une fois de temps en temps et mettre de sa petite vache dans le bain du petit… Lorsque l’enfant sort de l’eau, on l’éponge doucement pour l’assécher.

 

Les ongles devraient être coupés bien courts afin d’éviter de blesser la peau si l’enfant ne peut s’empêcher de se gratter. On peut mettre des petits gants ou mitaines de coton au nourrisson. L’enfant devrait porter des vêtements légers, en cotons quand ils sont en contact direct avec la peau, pour éviter la sudation excessive.

 

Quoique fort populaire, la calamine appliquée sur les lésions de varicelle n’a jamais démontré scientifiquement qu’elle aidait à diminuer les démangeaisons. Pour certains, elle pourrait avoir un effet astringent, mais on a aucune preuve de cela. En fait, plusieurs médecins croient que la texture crayeuse de cette lotion favorise la pullulation bactérienne et les surinfections. Une simple crème hydratante non parfumée appliquée après le bain suffira donc le plus souvent à soulager les démangeaisons causées par la varicelle. Les crèmes et lotions contenant un antihistaminique topique ne devraient pas être appliquées sur une grande surface corporelle puisqu’elles risquent d’être absorbées par la peau fine de l’enfant et causer une intoxication. Règle générale, il vaut mieux s’en abstenir.

 

Les antihistaminiques systémiques (administrés par la bouche) peuvent être utilisés parfois lorsque les démangeaisons sont intenses. Évidemment il ne faut pas dépasser les posologies suggérées. 

 

Bref, la pire complication de la varicelle est la surinfection bactérienne des lésions, notamment au streptocoque, lui-même responsable de la redoutable fasciite, la fameuse « mangeuse de chair ». Une hygiène méticuleuse de la peau aide à diminuer de telles complications et favorise une guérison sans complications ni cicatrice

 

 

 

Photo LMEA Lésions varicelleuse, Qc 2010

 

 

 

INFECTIONS COURANTES EN PÉDIATRIE

Candidose oro-pharyngée : du muguet dans la bouche de bébé

2007

 

Par Dr Chantal Buteau, pédiatre infectiologue

CHU Sainte-Justine, Montréal, Québec, Canada

Avec Le monde est ailleurs

Extrait de : www.servicevie.com

Dernière révision : 3 novembre 2007

 

 

 

Archives LMEA: Candidose oro-pharyngee, 1980

 

Le « blanc » à l’intérieur des joues de votre bébé, c’est lui : le muguet, ou candidose oro-pharyngée de l’enfant, une infection de la bouche par une levure appelée « Candida » et qui se manifeste par des plaques blanchâtres ou grisâtres du genre « lait caillé collant ».

 

On retrouve les lésions de candidose oro-pharyngée surtout sur la langue, les gencives et l’intérieur des joues des nourrissons, et beaucoup plus rarement chez des plus vieux. En fait, autant le muguet est une découverte courante et banale chez les bébés, autant elle doit être abordée avec suspicion chez les plus grands.

 

Votre bébé a-t-il mal ?

À l’occasion, les lésions peuvent saigner, notamment si on tente de les enlever en frottant avec un coton-tige ou une brosse à dents.

 

Le muguet ne cause généralement aucune douleur. Rassurez-vous : votre bébé n’a pas mal. Mais dans les cas où le muguet est présent en bonne quantité, parfois de la gorge jusqu’à l’entrée de l’estomac, il peut occasionner de la difficulté à avaler. C’est alors que le bébé qui veut téter en paix, se tortille, pleurniche, pleure, parce qu’il n’arrive pas à bien profiter du sein ou du biberon.

 

Qu’est ce qui cause le muguet ?

Le champignon « candida » qui est la levure responsable du muguet  est  normalement présent dans la flore digestive et vaginale. Il peut, dans certaines circonstances, devenir « envahissant » et « infectant », expliquant ainsi les signes et les symptômes cliniques du muguet.

 

Les nouveau-nés le contractent, en général, par le passage dans le vagin à l’accouchement. En revanche, ils peuvent parfois, à leur tour, infecter les mamelons de leur maman à l’allaitement, et maman devra aviser son médecin pour ne pas gâcher le couvert.

 

Parmi les autres circonstances possibles où le muguet apparaît, on note :

 

Le déficit immunitaire : il s’agit d’une maladie candidose mucocutanée chronique ou d’une infection à VIH ; ce sont dans des occasions pareilles qu’on doit s’inquiéter de découvrir du muguet persistant chez des bébés qui ne sont plus tout jeunes, chez des enfants ou encore chez de grandes personnes

 

La prise prolongée d’antibiotiques modifie la flore de la bouche.  En plus d’éliminer les bactéries nuisibles, les antibiotiques éliminent aussi les bactéries bénéfiques qui gardent les muqueuses propres. Les champignons en profitent parfois pour s’installer. 

 

Comment traiter le muguet ?

La majorité des cas de muguet doivent recevoir un traitement contre les champignons, dit antifongique (et dans le cas présent : anti-Candida) en application locale sur les lésions.

 

Le plus souvent le médecin prescrira à votre bébé une médication appelée nystatine disponible en suspension liquide sous différentes marques selon les pays. Vous devrez badigeonner de liquide l’intérieur de la bouche de votre bébé quatre fois par jour. Vous utilisez vos doigts. Le médicament peut être avalé. Rassurez-vous.

 

Le secours de la crème vaginale

Le clotrimazole en crème (oui, oui, la même crème que pour les infections vaginales !) a l’avantage d’être plus adhérent sur les plaques que la nystatine, plus facile à étendre, et donc plus efficace surtout pour les cas où la nystatine seule soigne, mais n’éradique pas complètement toutes les lésions.

 

Ne vous surprenez-donc pas si le médecin a écrit sur la prescription qu’il vous tend : « Crème vaginale clotrimazole en application buccale chez le bébé ». Il ne confond pas les orifices, il a du métier, c’est tout.

 

Le muguet se traite combien de temps ?

L’application des antifongiques dure en moyenne 7 jours, ou jusqu’à disparition des lésions. À cette occasion, les suces et les tétines doivent être changées pour des toutes neuves. Les nouvelles devront ensuite être stérilisées 10 minutes dans l’eau bouillante, et ce à tous les jours.  Oui, le médecin est d’accord avec vous : c’est contraignant.

 

Est-ce qu’il faut s’inquiéter pour bébé ?

En général, non et quand j’écris « en général », je pense à 99% des muguets de bébés. L’infection dans la bouche d’un nourrisson se guérit bien avec un traitement bien administré, voire, elle disparaît parfois spontanément.

 

Quand, dans de rares occasions, un bébé présente un muguet résistant au traitement ou récurrent (après s’être assuré que la mère n’est pas infectée si le bébé est allaité), il est alors indiqué de faire des tests plus poussés au niveau immunitaire. Votre médecin saura faire.

 

Sources

Société canadienne de pédiatrie, www.cps.ca

Feigin and Cherry, textbook of paediatric infectious diseases, 5th Edition, 2004 W.B. Saunders Company

 

 

HYGIÈNE

Asepsie: Ignace-Philippe Semmelweis, tueur de microbes incompris

2007

 

Par Luc Chicoine, M.D. professeur titulaire de pédiatrie à la retraite

Avec Le monde est ailleurs

Montréal, Québec, Canada

Extrait de : www.servicevie.com

Dernière révision : 16 novembre 2007

 

 

 

Photo LMEA Propreté de Paris, Paris, France 2004

 

 

Une des plus grandes découvertes de l’histoire de la médecine est passée inaperçue en son temps : l’élite médicale d’alors ne voulait tout simplement pas admettre une chose aussi simple que… l’hygiène, qui avait été révélée à l’obstétricien Ignace-Philippe Semmelweiss, bien avant Pasteur et Lister. Raison de ce refus : ça sentait la superstition ! On préférait laisser mourir des malades que s’abaisser à se laver les mains…

 

Semmelweis est né à Buda en 1818 et il a étudié à Vienne.  En 1846, il fut nommé chirurgien et assistant au pavillon de la maternité de Vienne.  La fièvre puerpérale faisait alors beaucoup de morts parmi les accouchées. Mais il nota une différence importante de mortalité dans les deux services de l’hôpital. 

 

Les étudiants qui tuent

Dans l’un des deux services de la maternité, les femmes accouchaient par les soins de sages-femmesqui se lavaient les mains avec une solution de chlorure de calcium avant tout accouchement. Dans ce service, la mortalité générale était  de 3%.

 

Dans l’autre service, des étudiants passaient de la dissection de cadavres aux accouchements, sans prendre une précaution qui nous semble aujourd’hui élémentaire : ils ne se lavaient pas les mains !  Résultat, 30% des accouchées qu’ils visitaient mouraient de la fièvre puerpérale.

 

Ignorant les bactéries, qui allaient être découvertes bien plus tard par Pasteur, le Dr Semmelweiss fit le lien entre les suintements des cadavres et la fièvre puerpérale. Ses collègues, héritiers du Siècle des Lumières et pragmatiques avant tout, croyaient qu’il voyait dans ce lien la punition des cadavres profanés par la science, et firent peu de cas de la découverte de ce jeune médecin hongrois sans doute impressionnable.  

 

Snobé par ses pairs

Ses résultats étaient frappants mais pourtant, Semmelweiss rencontra une très forte opposition dans les cercles scientifiques de Vienne : ses collègues le discréditaient, sans doute pour masquer leur propre responsabilité dans la mort  absurde de tant de patientes. Devenu gênant, Semmelweiss, fût démis de ses fonctions en 1849.  Il retourna à Pest, en face de Buda, où il pratiqua sa méthode avec un succès qui ne devait jamais se démentir.  Il rédigea son « Étiologie de la fièvre puerpérale », qui ne fut jamais publiée. Peut-être frappé d'Alzheimer, il sombra dans la démence et fut enfermé à l’asile, où, cruelle ironie, il mourût de septicémie, à cause des mauvais soins qu’il recevait.  Il avait 47 ans.    

 

Semmelweiss a donc tué des microbes avant que leur existence ne soit découverte.  Il arrive rarement qu’on trouve un traitement avant de déceler l'étiologie de la maladie. Son aventure fut bonne pour nous mais pas pour lui.  « On a toujours tort d’avoir raison trop tôt ». (Baudet)

 

Ignace-Philippe Semmelweis

1818-1865

Chirurgien et obstétricien hongrois

 

LE SAVIEZ-VOUS ?

 

Un seul événement a lancé la double carrière de médecin et d’écrivain du grand Louis-Ferdinand Céline, de son vrai nom Louis-Ferdinand Destouches : c’est la rédaction de sa thèse de doctorat de médecine, consacrée à son idole Semmelweiss, qu’il considérait comme une victime de la bêtise de son temps. 

 

SOURCES

Baudet Jean-Henri. Histoire de la médecine. Naoum 1983. ISBN 2-904925-01-5

Nuland Sherwin B. Les héros de la médecine. Presses de la Renaissance 1989. ISBN 2-85616-495-1

Debré Patrice. Louis Pasteur. Flammarion 1994. ISBN FH 1386

L.-F. Céline. Semmelweis (préface inédite de Philippe Sollers), Éd. Gallimard, coll. "L’Imaginaire", 1999

http://www.medarus.org/medecins/medecinstextes/semmelweis.html

 

 

INFECTIONS COURANTES EN PÉDIATRIE

Otite moyenne: premières armes avec la douleur

2008

 

Par Jean-François Chicoine, pédiatre

CHU Sainte-Justine

Avec Le monde est ailleurs

Extrait adapté de: « Aux petits soins », TVA, 2008

Éditeur: Le monde est ailleurs, Qc., Canada

Dernière révision : 10 aout 2008

 

 

Les infections d’oreilles pullulent. Tant et si bien qu’une bonne moitié des enfants de 3 ans ont déjà commis au moins 3 épisodes d’otites moyennes. Entre les âges de 6 mois et 2 ans, doublés d’un autre pic diagnostique à l’âge de la maternelle, ces infections d’oreilles paraissent tellement « ordinaires », que des parents résignés, voire écœurés, hésitent dorénavant à traiter avec des antibiotiques. À tort ou à raison?

 

Comme les extra-terrestres, les enfants ont 3 oreilles : l’oreille interne, collée sur le cerveau, l’oreille moyenne, une cavité derrière le tympan, puis finalement la partie externe, où – fantaisie oblige — on peut s’exercer avec une mine de crayon. L’otite externe est typiquement celle que l’enfant acquiert l’été, à force de tremper dans une piscine. L’otite moyenne désigne pour sa part l’atteinte aiguë ou chronique de la portion moyenne de l’oreille. Un parent qui dit par exemple « je pense que Maxime fait une otite » fait généralement référence à ce qui s’appelle une otite moyenne aiguë.

 

En Amérique du Nord uniquement, l’infection de l’oreille moyenne est responsable de dizaines de millions de visites médicales annuelles. Au même titre que le baril de pétrole, on pourrait aisément la chiffrer en milliards de dollars dépensés en soins et en prescriptions d’antibiotique.

 

Autant de consultations et des couts aussi faramineux devant une infection apparemment si « ordinaire » explique en partie pourquoi parents et professionnels de la santé questionnent sans cesse la bonne pratique face à l’otite moyenne. Traiter sur le champ avec des antibiotiques, ou ne pas traiter, fait dorénavant partie des grandes questions.

 

Pourquoi l’otite?

L’infection survient généralement au cours d’un rhume ou d’une quelconque contamination des voies respiratoires. Autrement, une infection chronique des végétations adénoïdes — celles qui font ronfler l’enfant ou qui le conduisent à respirer la bouche ouverte —, l’hiver le nez qui coule sans arrêt, les allergies respiratoires, l’exposition à la fumée de tabac, etc., bref tout cela peut favoriser des otites. Mais ordinairement, un rhume banal suffit largement à provoquer le problème.

 

En fait un petit canal, la trompe d’Eustache — c’est son nom — relie la gorge à l’oreille, permettant ainsi le passage des microbes dans la cavité moyenne. Normalement, cette portion de l’oreille est remplie d’air, ce qui permet au tympan et aux petits os de l’oreille de vibrer librement et de transmettre les sons au nerf auditif.  Chez l’enfant, la trompe est plus courte, plus horizontale. Son diamètre est deux à trois plus étroits que chez les grands… Résultat : la trompe se bloque facilement, alors du mucus, des virus et des bactéries prennent la place de l’air, surtout quand l’enfant n’arrive pas à se moucher ou encore, refuse de le faire :

 

« Allez mouche toi… mouche… MOUOUOUCHE! »

 

Lui servir son biberon couché, au lit ou alors qu’il joue par terre, est également une fâcheuse habitude. Le lait dégorge ainsi derrière le tympan de l’enfant en empruntant ses trompes d’Eustache au même titre que s’il souffrait d’une congestion nasale sans fin. Question de point de vue : pour l’otite, une voie obstruée est une voie libre et… bonjour l’infection!

 

À risque d’otites moyennes

Les garçons, les enfants de premières nations et quelques autres avec des prédispositions génétiques ou des conditions immunitaires particulières sont plus enclins à faire des infections d’oreilles. La recherche indique également l’importance de certains phénomènes sociaux et culturels dans l’explication des otites moyennes. Ainsi, les enfants issus de familles pauvres vont faire plus souvent des infections, de même que les bébés de parents fumeurs, les enfants qui carburent à la suce ou ceux qui, continuellement scotchés à leur biberon, n’ont pas la chance d’être allaités.

 

En fréquentant une garderie aussi, on s’enrhume et on double généralement son lot d’otite. D’office, il faut compter pour l’année d’un enfant d’un enfant de 1 à 2 ans entre une à quatre semaines de jour maladie de plus, juste à cause des otites!

 

L’infection et le nourrisson

Le bébé atteint va pleurer, se plaindre, chigner. Il refuse de manger, vomit et peut faire de la fièvre. Les symptômes peuvent être confondants.

 

Parfois le nourrisson doit être hospitalisé au cas où l’otite cacherait une infection plus grave. De fait, dans ses premiers mois de vie, il faut se faire extrêmement prudent devant la possibilité d’une infection de l’oreille chez le bébé. Ici, pas de discussion possible : les parents consultent, les médecins obéissent aux dictats de la maladie.

 

L’infection et l’enfant

Pour sa part, l’enfant plus grand va avoir mal à l’oreille, vraiment très mal; aussi de la fièvre et souvent une congestion nasale qui perdure et est souvent à l’origine du problème.

 

L’infection a beau être coutumière et généralement d’excellent pronostic, reste qu’elle fait drôlement souffrir. Pour l’enfant d’un an ou deux, il s’agit souvent d’une première rencontre avec la douleur, la vraie.

 

À cause de la chaleur causée par l’inflammation en place, le cérumen peut finir par fondre et couler le long du pavillon. Parfois du pu va faire son apparition, signe que le tympan a éclaté sous la pression. Les parents remarquent parfois que la taie d’oreiller est tachée de « jaune » ou de sang.  Ce n’est pas la fée des dents.

 

L’examen de l’oreille

À l’examen avec l’otoscope, le tympan est rouge, bombé, bourré de liquide ou déjà perforé.

 

En introduisant un peu d’air — on appelle ça l’otoscopie pneumatique —, le médecin constate que le tympan, normalement mobile comme un trampoline, est raide comme une barre d’exercice. Jusqu’à preuve du contraire, c’est donc une otite… Il peut persister un doute : le diagnostic n’est pas toujours simple. C’est frustrant pour tout le monde.

 

Rarement, l’équipe médicale aura à pratiquer une paracentèse, c'est-à-dire une petite incision dans le tympan à la recherche de la bactérie responsable de l’otite.  Cette procédure n’est utilisée qu’exceptionnellement chez les enfants qui souffrent déjà des complications possibles de l’otite, comme la mastoïdite, l’infection de l’os accolé à l’oreille.

 

Traiter la douleur

Hors chez les bébés et les plus jeunes où il faut agir avec prudence, investiguer parfois, traiter le plus souvent avec des antibiotiques, la véritable priorité devant une otite moyenne, quand elle survient à deux ou trois ans par exemple, c’est de soulager le mal qu’elle fait.

 

Contre la fièvre et la douleur de l’otite, on donne donc de l’acétaminophène ou de l’ibuprofène adapté au poids et à l’âge. Et régulièrement : aux 4-6 heures, peu importe le degré de fièvre, pour soigner les élancements. Cela donne tout le temps d’aller consulter le pédiatre, le médecin de famille ou l’urgentologue.

 

Les douleurs sévères peuvent même mériter une prescription de codéine. L’enfant n’a décidément pas à souffrir inutilement.

 

Avec les plus grands, les enfants de maternelle par exemple, une source de chaleur, par exemple une bouteille d’eau chaude enroulée dans une serviette et appliquée localement sur l’oreille, peut avoir un certain succès.

 

À moins de les utiliser pour soulager les symptômes du rhume chez les plus de 3 ans, l’usage de décongestifs n’est pas recommandé, pas plus que ne le sont les sirops antihistaminiques vendus sans prescription.

 

Holà sur les antibiotiques

Pour enrayer nombre d’otites, des antibiotiques seront nécessaires. Mais si l’enfant a plus de deux ans et est en bon état général, on peut attendre un vingt-quatre à quarante huit heures avant de lui en prescrire. Autrement, chez les plus jeunes ou les enfants plus malades, on n’hésite pas une minute et on donne des médicaments sur-le-champ.

 

L’idée derrière cela, le « thinking », diraient mes confrères étatsuniens : à force de surprescrire, on favorise la résistance des bactéries à des antibiotiques courants, comme les pénicillines. À cause de la fréquence des infections en milieu de garde par exemple, les enfants qui fréquentent des garderies font maintenant des otites qui résistent souvent aux médicaments utilisés en première ligne.

 

Autre bonne raison pour mettre la pédale douce sur les antibiotiques : au-delà de l’âge de 2 ans, l’otite moyenne d’un enfant va guérir spontanément… quatre fois sur cinq. Il faut retenir que seules certaines bactéries vont bien réagir à la prescription. La majorité des microbes en cause, les streptocoques, Haemophilus influenzae, moraxella ou pneumocoques, comme la totalité des virus incriminés, passent en coup de vent.

 

Une arme à double tranchant

Mais une pensée positive pour l’environnement a malheureusement ses conséquences pratiques pour les individus.

 

Une otite moyenne non traitée au départ peut ultimement nécessiter des antibiotiques.  Alors, les familles, en accord avec l’avis médical, qui ont décidé d’y aller mollo sur les antibiotiques doivent obligatoirement reconsulter dans les 24 à 72 heures pour voir comment évolue l’infection. Pas commode, on l’imagine, à moins d’avoir un médecin de famille en poche.

 

Entretemps, l’enfant souffre énormément aussi. Observer l’évolution naturelle de l’infection peut avoir ses répercussions sur les heures de souffrance.

 

Finalement, 10 à 20 % des infections de l’oreille moyenne vont commander des antibiotiques, IMPERATIVEMENT. Autrement, bonjour les complications : la mastoïdite, la méningite et surtout, à différents degrés, la surdité.

 

Les otites moyennes aiguës

On choisit un antibiotique selon l’âge de l’enfant, les intervalles d’administration souhaitables, le spectre d’efficacité désiré, la présence ou non d’allergies, etc.

 

Deux ou 3 jours après le début du traitement, l’affaire est le plus souvent dans le sac : l’enfant n’a plus mal et ne fait plus de fièvre. Par ailleurs, s’il est toujours mal en point, le médecin doit alors revoir la médication en place, prescrire un antibiotique plus costaud, voire référer l’affaire à un otorhinolaryngologiste.

 

Trois mois après la tempête, il est également souhaitable que le médecin puisse réexaminer l’oreille afin de s’assurer que le tympan a repris du service.

 

Les otites séreuses

Après un épisode d’otite moyenne, du liquide peut s’installer derrière le tympan, s’y accrocher même. Tanguy : pire qu’un adolescent! On parle alors d’otite moyenne avec épanchement ou d’otite séreuse.

 

L’enfant peut se plaindre que son oreille « est comme pleine ». Il entend moins bien; écoute moins bien à la maison et à l’école; il parle moins bien. Prés de 9 fois sur dix, le problème va rentrer dans l’ordre spontanément, mais des mois plus tard.

 

Entretemps, le médecin peut évaluer la compliance du tympan est des petits os de l’oreille par un examen appelé tympanométrie. Des tests d’audition s’avèrent aussi nécessaires quand le tympan demeure congestionné au-delà de 3 mois. Des débris séreux empaquetés dans l’oreille moyenne sont effectivement la cause de différents degrés de surdité. Tous les enfants qui n’ « entendent rien » à l’école ne sont pas sourds, mais sur le lot, quelques-uns pourraient bien l’être ou le devenir. En présence d’un retard de langage ou d’une difficulté d’apprentissage, un dépistage préventif s’avère alors essentiel.

 

Les otites à répétition

Après avoir évalué leurs facteurs de risque et mis à jour leur carnet de vaccination, on peut choisir de prescrire des antibiotiques préventifs à certains enfants. Infectés à répétition, certains d’entre eux finissent de fait par devenir durs d’oreille et par parler avec du retard. Des épanchements séreux persistants dans l’oreille moyenne sont souvent en cause. D’où l’idée de ne rien négliger, particulièrement chez ces tout-petits rudement éplorés par un nombre « incalculable » d’otites, notamment ceux qui en sont à leur troisième ou leur quatrième « attaque » en 6 à 12 mois. On intervient sur quelques mois, jusqu’au retour de l’été par exemple. Tous les épisodes ne seront pas enrayés, mais une réduction du nombre d’infections est possible. On s’entend cependant : la recette est loin d’être miraculeuse.

 

Pour les infections les plus récidivantes ou pour les tympans si congestifs qu’ils altèrent l’audition, une chirurgie d’un jour effectuée par l’otorhinolaryngologiste s’avère utile et recommandable : il s’agit alors la myringotomie, littéralement une petite ouverture dans le tympan, avec pose conjointe de tube d’aération pour faciliter le drainage des débris de l’oreille. Ces tubes transtympaniques diminuent la récurrence des infections, spécialement chez ceux qui persistent à avoir des otites malgré un bon usage des antibiotiques.

 

Heureusement, on peut continuer de lui laver la tête et un enfant peut continuer de se baigner, malgré les ouvertures dans ses oreilles. Pas question de jouer au dauphin Flipper par ailleurs : les tubes de ventilation l’empêchent de plonger ou encore d’aller chercher quelque chose dans le fond de la piscine.

 

La durée de vie des tubes est d’environ un an. Le temps d’un rhume, lorsqu’il y a un petit écoulement spontané dans le conduit auditif externe, on invite le parent à ajouter dans l’oreille quelques gouttes d’antibiotiques ou de dérivés de la cortisone. Il faut également savoir qu’un peu plus d’une fois sur 100, le tympan ne se refermera pas spontanément. Le chirurgien fait le suivi.

 

Le fantôme du tympan

Pour prévenir les otites et ses complications, on allaite son bébé et on ne fume pas dans sa maison. On s’assure aussi qu’il est bien vacciné; quelques-uns des vaccins aident effectivement en la matière, notamment le vaccin contre le pneumocoque et celui de la grippe. Lorsque c’est possible, on retarde la fréquentation d’un service de garde après l’âge de 18 mois à 2 ans.

 

Bien loin dans le temps, avant qu’on en sache plus long sur la question, les Assyriens croyaient qu’un fantôme habitait l’oreille des enfants qui souffraient d’otites. Des milliers d’années plus tard, seul le spectre de la douleur demeure pareil. Sans trop intervenir, ni sans trop laisser aller, c’est donc le portrait de l’enfant, jeune ou pas, souffrant ou pas, fiévreux ou pas, qui doit surtout pouvoir inspirer à ses soignants et à ses parents une attitude de choix pour contrer ses infections d’oreilles.

 

 

SOURCES

 

American Academy of Pediatrics Subcommittee on management of acute otitis media, Diagnosis and management of of acute otitis media, Pediatrics 2004; 113: 1451-65.

Bluestone, C.D. Pathogenesis of otitis media: the role of the Eustachian tube, Pediatr. Infect. Dis. J. 1996; 15 : 281-291.

Centre de l’ouïe et de la parole du CHUQ

Cohen, R. Ovetchkine, P. et Géhanno, P. Current approaches to otitis media, Curr. Opin. Infect Dis. 2001; 14 : 337-342.

Collectif, Dictionnaire de thérapeutique Weber, Gaëtan Morin éditeur, 2e édition, Québec, 2007.

 

Mes remerciements au Dr Valérie Lamarre, pédiatre infectiologue, au Dr Luc Chicoine, mon père et pédiatre, ainsi qu’au Dr Philippe Ovetchkine, pédiatre infectiologue.

 

 

 

 

Photo LMEA Amygdalite à streptocoque, Qc, 2005

 

 

 

 

 

Photo LMEA Fièvre dengue hémorragique, Vietnam, 2000

 

 

 

 

Photo LMEA Gale nodulaire, Chine 1998

 

 

 

 

Archives LMEA Déshydration, pli cutané & gastroenterite 1991

 

 

 

Dernière revision: janvier 2014

 

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